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Qui est Howard Carter ?

Howard Carter est né à Kensington le 9 mai 1874. Souffrant d’une santé fragile pendant sont enfance, il fût éduqué à la maison, particulièrement dans les arts par son père, l’artiste Samuel John Carter.

Ses dons pour le dessin et l’aquarelle lui ont permis de joindre le monde de l’égyptologie en 1891, quand à dix-sept ans Carter fût recommandé par Lady Amherst pour intégrer la mission archéologique de l’Egypt Exploration Fund. Dirigée par l’égyptologue Percy E. Newberry, cette mission explora les tombes rupestres de Béni Hassan et de Deir el-Bersheh (dont l’auteur de cette publication pourrait vous en parler pendant des heures !).

Ici Carter participa dans la réalisation des nombreux facsimilés et aquarelles qui illustrent ces ouvrages, mais il eût l’opportunité de participer dans les fouilles d’Amarna avec William Matthew Flinders Petrie, un des plus grands archéologues de son époque !

Au tournant du XXe s., Carter est nommé Inspecteur Général des Antiquités de Haute Égypte par Maspero, après avoir participé dans l’expédition de Naville de Deir el-Bahari. En 1904, il est transféré en Basse Égypte, mais un incident concernant des touristes français finira par le faire démissionner de son poste l’année suivante.

En 1908, après trois ans de vie comme guide local, Carter est présenté par Maspero à Lord Carnavon, comme assistant et superviseur des opérations archéologiques qu’il mène dans la nécropole thébaine.

À part la tombe de Toutânkhamon, Carter découvrit cinq autres tombeaux royaux : le cénotaphe de Montuhotep II, les deux tombes construites pour Hatshepsout, puis celles d’Aménophis I et Thoutmosis IV.

En 1914, Carter et Carnavon obtiennent la concession pour fouiller la Vallée des Rois, mais la Première Guerre Mondiale retarde les opérations jusqu’en 1917. Ces missions sont peu fructueuses, donnant peu de vestiges entre 1917 et novembre 1922, quand Carter découvrit le tombeau de Toutânkhamon.

 

La découverte du tombeau de Toutankhamon

La saison de fouilles de 1921-1922 fut particulièrement stérile en terme de trouvailles, ce qui pour Lord Carnavon était une indication que la Vallée des Rois avait été déjà complètement explorée. Il informa alors Howard Carter de son refus de financer une cinquième mission, quand l’égyptologue lui proposa de payer lui-même l’expédition et d’attribuer au Lord le crédit de toute découverte.

Frappé par la persévérance de Carter, Lord Carnavon accorda de financer une dernière mission. La mission commença le 1er novembre 1922 dans le dernier secteur que l’équipe n’avait pas encore prospecté. Il ne fallut que trois jours pour retrouver, sous l’accès de la tombe de Ramsès VI, le départ d’un escalier, qui fut déblayé dans les jours suivants. Il menait vers un accès muré et scellé par des impressions ovales. Perplexe, Carter se demanda si l’espace qui se trouvait au-delà de ce mur était une cachette ou la tombe qu’il cherchait.

Il se pressa d’envoyer un télégramme à Lord Carnavon, qui arriva à Louxor le 23 novembre.Après un enregistrement et une étude des sceaux apposés sur l’emmurement, dont quelques-uns mentionnaient le roi Toutânkhamon, celui-ci fut retiré pour révéler un couloir rempli de déblais. Une fois vidé, l’équipe de fouilleurs découvrit un deuxième accès muré.

Carter creusa un petit trou et passa une bougie à travers celui-ci. Son émerveillement devait être considérable quand, une fois que ses yeux s’habituèrent à la lumière, il observa pour la première fois les incroyables richesses de la tombe de Toutânkhamon !

Le 27 novembre, ayant installé un éclairage électrique, les fouilleurs repérèrent deux accès à des nouvelles pièces. Le 28 novembre, la veille de l’ouverture officielle de la tombe, Carnavon et l’architecte Arthur Callender entrèrent dans la tombe une troisième fois, déplaçant des objets et malheureusement mélangeant l’enregistrement archéologique. Ce jour même, Lord Carnavon avait envoyé une lettre à l’égyptologue Alan Gardiner, l’informant de l'incroyable découverte !

D’un point de vue de l'architecture, la tombe de Toutânkhamon ressemble fortement à une tombe non-royale, mais aménagée pour le roi décédé prématurément.

Elle est composée de quatre pièces : une antichambre menant à la chambre principale où était entreposé les chapelles et sarcophages protégeant le pharaon. Un trésor était lié à cette pièce, et une annexe l’était à l’antichambre.

Quand Carter découvrit cette tombe, chaque salle était remplie d’objets de divers types, au total: 5 319 artéfacts faisant de cette collection la plus complète de mobilier funéraire royal dans la Vallée des Rois.

Imaginez : des amulettes en pierres précieuses, des armes, des bijoux en or et lapis lazuli, des chapelles en or veritable, des meubles, des statues avec des feuilles d'or, des vases en albâtre, voire même des chars ont été retrouvés dans le tombeau.

Parmi les grands « trésors » retrouvés dans la tombe on compte l’assemblage de cercueils, sarcophages et chapelles protégeant la momie, ainsi que l’iconique masque funéraire qui ornait sa tête du roi. Des chapelles dont une qui est surmonté d’une statue d’Anubis ont été retrouvé dans la pièce du trésor, avec les vases canopes du roi et deux petits cercueils, qui hébergeaient deux enfants du jeune roi, les deux mortes-nées.

Malgré ces grandes richesses, la tombe n’a jamais été retrouvée intacte ; en effet, l’entassement de déblais dans le couloir d’accès était déjà un premier signe de pillages antiques pour l’équipe de Carter. Le mobilier funéraire dans l’antichambre était disposé de manière désordonnée, suite à des rangements rapides après avoir intercepté les pilleurs. La tombe a toutefois été épargnée d'autres pillages suite à des dépôts alluviaux qui ont vite caché l'accès, mais aussi par la construction de la tombe de Ramsès V et Ramsès VI à proximité, enterrant encore plus le tombeau de Toutânkhamon avec une couche de déblais.

 

La malédiction de la momie


La découverte du tombeau de Toutânkhamon a fortement suscité l’intérêt des journalistes, causant en Occident une nouvelle vague d’égyptomanie, en anglais appelée « Tutmania ».

Cependant, cette nouvelle fascination tourna vite à la superstition.Cette "Tutmania" est dûe a une vague de morts soit disant suspecte des membres ayant participés de près ou de loin de la découverte du tombeau.

Tout démarra par un article du New York Times du 22 décembre 1922, indiquant que Carter avait envoyé un messager chez lui le jour de la découverte de la tombe. Celui-ci a alors entendu un cri quand il vit un cobra entrer dans la cage du canari de Carter et dévorer l’oiseau auquel il tenait tant !

Quelque temps après, Marie Corelli a envoyé une lettre fictive au New York Magazine prédisant que du malheur viendrait à tout ceux qui violeraient une tombe scellée.

La mort de Lord Carnavon en 1923 causa une hystérie médiatique, avec des articles informant de la présence d'une malédiction notée sur les pierres de la tombe de Toutânkhamon. Notons tout de même que Carnavon souffrait déjà de problèmes respiratoires et son système immunitaire était affaibli. Une piqûre de moustique infectée est finalement la réelle cause de sa mort.

D'autres morts tel que des visiteurs et des fouilleurs ont été attribuées à une malédiction, parmi lesquelles celle du secrétaire de Carter, mort asphyxié en 1929, et celle d’Howard Carter lui-même, décédé à 64 ans le 2 mars 1939; 16 ans après la découverte de la tombe.

Il était fortement sceptique des rumeurs de la malédiction des pharaons, croyant que « le sentiment de l’Égyptologue […] n’est pas celui de peur, mais de respect et admiration […] entièrement opposé à des superstitions insensées ». Ainsi, sur les 58 personnes présentes lors de la découverte de la tombe, 8 sont mortes durant les 12 premières années. Malgré cette Fake news, la malédiction des pharaons persiste pourtant dans notre imaginaire collectif, nourrissant nombreux romans et films sur l’Egypte ancienne.

 

Qui était Toutankhamon ?


Né Toutânkhaten, l’identité de ses parents est encore débattue, mais le consensus est celui d’Akhenaton comme son père et pour mère une momie connue sous le nom de « the Younger Lady », certainement l’une des sœurs de son père. Il était marié à sa sœur Ankhesenpaaten, la fille de Néfertiti, mais les deux enfants qu’ils ont conçus ensemble sont mort-nés.

Quand il est intronisé à ses huit ans, le jeune roi a fait face à un pays fragilisé et divisé par le règne iconoclaste de son père : lui et son épouse ont été alors contraints à altérer leurs noms, abandonnant le dieu Aton pour Amon. Ce geste, symbolisant le retour aux pratiques religieuses traditionnelles, s’est accompagné aussi par des projets de restauration des temples et des monuments que son père a endommagé, ainsi que de remplacer la capitale d'Amarna à Thèbes. C’est aussi durant son règne que les premières attaques à la mémoire d’Akhénaton furent faites, même si le roi a fait réenterrer son père dans la Vallée des Rois.

Malheureusement pour le jeune roi, il souffrait de nombreux problèmes physiques : il avait le pied bot, une nécrose osseuse des métatarses et une scoliose.

Ce n'est pas tout ! Ce que nous apprend sa momie est qu'il avait une légère fente labio-palatine, qu'il était atteint du paludisme et il présentait une fracture ouverte dans la jambe gauche. Ces différents facteurs l’obligeaient à marcher avec une canne.

En observant un tel historique de santé, il est normal que de nombreuses hypothèses circulent sur la mort du roi à ses 18 ans ; un accident de char menant à la fracture, un choc immunitaire suite au paludisme ou une drépanocytose, parmi d’autres.

À la fin des années 60, une théorie a été mise en avant, selon laquelle Toutânkhamon fut assassiné par un coup au crâne. Mais des tomographies faites sur sa momie ont révélées que les dégâts que son crâne avait subi étaient modernes, causés par l’enlèvement des bandelettes, mais aussi par des pilleurs, qui ont retirés un pectoral peu de temps après la découverte de la tombe.



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