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C'était il y a 230 ans.


Jean-François Champollion vient de naître et va bouleverser le monde scientifique en provoquant la naissance d'une nouvelle discipline: l'égyptologie.


Grâce à des objets et textes comme la pierre de Rosette, il va pouvoir développer une technique de déchiffrement des hiéroglyphes qu'il pourra tester sur place. Arrivé à Alexandrie en 1928, on vous laisse imaginer que celui qui a passé sa vie à étudier l’Égypte était, comme il le dit lui même, "comme un coq en pâte".

J.-F. Champollion
 

Les débuts de Champollion

Le « père fondateur » de l’Égyptologie, Jean-François Champollion est né à Figeac (Lot), le 23 décembre 1790. Son frère aîné, Jacques Joseph et l’abbé Dussert de Grenoble l’éduquèrent et ont très probablement influencé sa passion pour les cultures anciennes, notamment celle pour l’Égypte ancienne. Le jeune Jean-François montrait déjà une intelligence incroyable, ayant appris depuis petit à lire et parler (avec des niveaux de maîtrise):

le latin le grec l’hébreu l’arabe le syriaque chaldéen

le chinois le copte (un outil extrêmement important, nous verrons très vite pourquoi !) le perse l’éthiopien sanskrit !

La première rencontre de Champollion avec le problème du déchiffrement des hiéroglyphes est arrivé lors d’une visite chez Joseph Fourier, préfet de l’Isère. Penché sur la question, Champollion avance lentement et difficilement, avec plusieurs erreurs et rivaux sur la route.

En 1806, à 16 ans, il soutient devant l’Académie de Grenoble que le copte est la langue de l’Égyptien antique ! Le véritable premier bond en avant pour Champollion pour le déchiffrement des hiéroglyphes vient en 1808, quand il réussit à faire l’équivalence entre 15 signes démotiques (une autre langue égyptienne) avec des signes coptes. Il découvre aussi le principe des ligatures (attachement des signes en cursive) et l’omission des voyelles dans l’écriture égyptienne. En 1809, Champollion se met à rédiger une grammaire copte et s’attarde sur le texte démotique de la Pierre de Rosette, se servant d’un fac-similé qu’il avait obtenu l’année précédente.


Le travail de traduction et déchiffrement entrepris par Champollion progresse lentement depuis 1809. En effet, avant 1821 (=la fin du 1er empire français), Jean-François Champollion ne se consacre pas à plein temps au déchiffrement. Il faisait ces études et en 1812, Champollion obtient une chaire d’histoire à la faculté de Grenoble, n’ayant que 18 ans !

Cela ne l'empêche pas de faire quelques découvertes :

  • En 1810, il affirmera que le démotique est une écriture purement alphabétique (hypothèse qui se révèle erronée), mais aussi que les hiéroglyphes se composent de phonogrammes (signes représentant des sons) et d’idéogrammes (signes traduisant un concept).

  • Le 24 juillet 1818 il publie son mémoire intitulé "Quelques hiéroglyphes de la pierre de Rosette" présentant l’état de sa recherche, avec peu de succès.

  • En 1819, il examine des papyri hiératiques, comme le Livre des Morts, avant d’affirmer que le hiératique est une simplification cursive des hiéroglyphes, et non pas un autre système d’écriture.

 

La course au déchiffrement


Finalement, c'est le 27 septembre 1822 que J.F.Champollion officialise son déchiffrement des hiéroglyphes suite à la présentation de sa lettre à M.Dacier.

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Il fait parti d'une mission franco-toscane qui prévoit de visiter tous les sites antiques et de dessiner toutes les inscriptions. Il écrit souvent à son frère, Jacques-Joseph, qui le soutient énormément et qui publiera les oeuvres de son frère après son trépas. En effet, l'égyptologue grenoblois meurt jeune, seulement 41 ans.


En Egypte il a fait l'achat de nombreuses pièces pour enrichir les collections du Louvre, dont il est conservateur des collections égyptiennes depuis 1926. Comme nous l'indique Robert Solé(1), Champollion "ne fait pas parti des étrangers qui pillent allègrement le patrimoine égyptien dans un but mercantile. Son souci est de mettre des trésors antiques à l'abri, de permettre à des savants de les étudier, et au public européen de les admirer."




Source:

Le voyage de Champolion, Robert Salé, in "Histoire & civilisation" n°28, mai 2017

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